Spokeo : un étonnant (et inquiétant) détecteur de traces internet

Ce petit site, Spokeo, est à la fois impressionnant et terrifiant : à partir d’une simple adresse mail — la votre –, il récupère vos contacts, puis, pour chacun d’entre eux, explore les données publiques disponibles sur une vingtaine de sites de publication de contenu comme Digg, MySpace, Flickr, LinkedIn, Picasa, Twitter, ou encore Pandora et vous construit en quelques secondes un récapitulatif de toutes leurs actions sur ces sites : les profils publics, les photos, les vidéos, tout y passe, c’est absolument incroyable !

A titre d’exemple, voici la page générée par ma propre adresse mail : il a trouvé mon compte Flickr, mon profil LinkedIn, Picasa et le compte de test créé (et complètement oublié depuis) sur Vox… Construit comme un moyen facile de suivre « l’activité internetique » de vos amis, Spokeo permet tout simple de tracer la vie « publique » d’un internaute basé sur sa simple adresse mail !

Ceci fait naître plusieurs réflexions :

  • Toutes ces données sont, répétons-le, publiques : on a un jour décidé, l’une après l’autre, qu’elles pouvaient être vues de manière directe. Ce qui « choque » avec cet outil, en réalité, c’est l’agrégation de ce contenu en un seul et unique endroit, immédiatement accessible, et cette vision est nouvelle.
  • On imagine sans peine que les recruteurs de tous poils vont se jeter sur cet outil, eux qui ont déjà depuis des années le réflexe de faire une recherche Google sur le nom d’un candidat ou d’un postulant
  • Enfin, avec à peine plus de travail, on peut commencer à agréger des informations beaucoup plus riches :
    • Plusieurs adresses mail peuvent appartenir à une seule personne donc je peux croiser des informations,
    • J’ai le nom donc je peux faire une recherche sur Google et trouver son blog, les mailing-lists auxquelles la personne participe…

Tout cela laisse rêveur sur le nombre d’information qui doivent être disponibles dans les systèmes de Google… ou de certaines agences gouvernementales !

La conclusion à laquelle j’arrive est d’une évidence absolue mais sort incroyablement renforcée par l’effet que produit ce petit site « tout bête » : il faut être extrêmement précautionneux quant aux données que l’on laisse en libre accès sur la toile, on se sait jamais qui va les consulter.